Amadou Tapsoba, psychologue, sociologue, professeur - consultant âgé de 56 ans et père de 4 enfants, est un Burkinabè d’origine ayant immigré en France dans les années 1985. Parti après une bourse pour les études, il s’est pris d’amour pour cette terre devenue sienne ; un vrai passionné !
L’immigration n’a pas que des inconvénients. Elle a aussi des avantages, dont la richesse culturelle. « Je suis parisien, c’est ma nationalité première » s’exclame Amadou ! Lui qui vit en France depuis bientôt 34 ans, s’y est intégré et est naturalisé Français. Contrairement à ce que bon nombre pensent, Amadou lui a découvert de la vie à Paris, des Parisiens humains, sociables et attentionnés. En un mot, à Paris, il a découvert de la richesse culturelle et humaine.
Pourquoi vous définissez-vous Parisien?
« J’adore la France que j’ai sillonnée de long en large avec ses magnifiques paysages dans toutes les régions. Ses belles côtes maritimes, ses belles plages, ses montagnes et ses sublimes vallées, mais j’aime spécialement Paris. Paris de mon adulescence , Paris de mes lumineuses études en Sorbonne, Paris de mes amours possibles et impossibles, Paris la belle, mon Paris; je me sens plus Parisien que tout autre chose !!! »
Amadou qui vient au Burkina 6 fois par an ne reste souvent pas plus de 3 semaines au pays.
Quelle place occupe donc le Burkina dans votre vie ?
« Le Burkina c’est ma chère patrie. Bien que né en Côte d’Ivoire, le sang burkinabè coule dans mes veines. J’ai un attachement pour ce pays qui est plutôt politique, révolutionnaire et je suis engagé pour la conscientisation de la jeunesse».
Selon ces confidences, lors de ses courts séjours au Burkina en 2012, il a commencé a rencontré une certaine jeunesse consciente : « Avec elle, j’ai entrepris un travail d’organisation politique pour aller à l’assaut du changement en 2015 où l’alternance pouvait se faire. Le réseau social Facebook aidant, nous étoffâmes notre réseau pour avoir plus d’échos de nos publications auprès de la jeunesse (…) Lorsque la contestation autour de l’inique article 37 qui devait consacrer la forfaiture grandit dans le pays, cela ne nous avait guère surpris. Nous étions dans le bon tempo pour le changement tant souhaité dès 2012 » affirme celui qui malgré tout reste attaché à sa ville de cœur, capitale de l’hexagone.
Pourquoi ce grand amour pour Paris ? Est-ce juste de l’admiration pour sa beauté ?
« Non. Mieux que cela. C’est une grande histoire d’amour ! J’ai connu des êtres humains si attachants et engagés dans la défense des plus faibles. C’est là que j’ai réalisé qu’il y’a bien plus à donner qu’à recevoir. Certes, c’est une très belle ville, mais j’ai vécu des histoires incroyables à Paris. Des joies, des tristesses, de l’amour, des succès, j’ai découvert, j’ai appris. Je me suis forgé à la vie professionnelle et sociale occidentale. Mes 3 premiers enfants y sont d’ailleurs nés ; J’ai des souvenirs inoubliables ».
Et il replonge tout nostalgique dans son exaltation : « Paris de mes nuits blanches, dans les troquets du 5e, du 6e, du 11e, du 20e…» Soupirs…«Paris des beaux quartiers, du Boulevard Haussman aux champs Elysées en passant par le Boulevard des Italiens et celui des Invalides, Paris des Halles, de la Bastille et de la République, Paris de mes combats pour les sans-abris, contre l’homophobie, le racisme, Paris des festivals, des pianos-bars et des concerts, Paris de la gastronomie, Paris des beaux-arts !!! Je pourrais vous parler jusqu’au bout de la vie de mon Paris à moi … ».