Aujourd'hui,

PARLONS-EN

« Bonne gouvernance et équité sociale pour une nation forte et prospère », c’est sous ce thème que le Burkina Faso va commémorer le 11 décembre 2018 à Manga (Région du Centre sud), le 58e anniversaire de son Indépendance. Un thème évocateur au vu de la situation que traverse le pays.

Toute nation démocratique se doit d’inscrire la bonne gouvernance comme mode de gestion des affaires de l’Etat. Certes si aujourd’hui, sa définition est polysémique et son approche diffère selon les écoles de pensées, nous pouvons néanmoins retenir l’essentiel.

Elle est caractérisée par une transparence de l'action publique, un contrôle de la corruption, un libre fonctionnement des marchés, la présence des institutions démocratiques et la présence de l’État de droit. Donc pratiquer la bonne gouvernance, c’est impulser au niveau des gouvernants le devoir de redevabilité et de transparence dans la gestion des affaires de l’Etat et surtout mettre en place des mécanismes pour lutter contre la corruption et veiller au fonctionnement continue de l’Etat de droit et de la démocratie. 

Une gestion saine de la chose publique

Et les avantages ne sont pas négligeables : développement harmonieux et durable, prise en compte des préoccupations de chaque composante de la société, confiance des citoyens à l’endroit de leur gouvernant, ce qui va entrainer une meilleure participation citoyenne à la vie de la nation. 

C’est l’absence de ces facteurs qui a conduit à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Le peuple insurgé est sorti pour crier son ras le bol face à la cherté généralisée de la vie, l’absence de démocratie véritable et rejeter du coup le système de gouvernance de l’époque empreint de népotisme, de clientélisme et d’injustice sociale. Les mêmes causes produisant les mêmes effets dans les mêmes situations, il appartient à l’actuel pouvoir issu des élections de novembre 2015, à ne pas répéter les même erreurs et à surtout placer sa gouvernance dans l’esprit de l’intérêt général et à bannir les tentations de la gestion « mafieuse » des biens de l’Etat.

En matière de bonne gouvernance, les instruments existent au niveau panafricain : la Déclaration sur la démocratie et la gouvernance politique, économique et d'entreprise en 2002, la Convention de l'Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption en 2003, le Protocole à la charte africaine des droits de l'homme et des peuples en 2004, la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance en 2007. Il ne reste  qu’à les mettre en pratique pour le bonheur des populations

Et l’équité sociale ? 

Souvent négligée, l’équité sociale constitue un élément important pour toutes les nations qui veulent être fortes et développées. Selon l’encyclopédie du développement durable, vedura.fr, l’équité sociale, « c’est offrir des conditions de vie justes et équitables pour tous les hommes et les femmes afin qu’ils puissent accéder à leurs besoins fondamentaux : se nourrir, se loger, se soigner, travailler et s’instruire, etc ».

En clair, cette équité devra être la boussole de tout système de gouvernance. La nation burkinabè de doit pas se bâtir en laissant de coté une partie de sa population peu importe sa situation. C’est de cette équité que prescrit notre loi fondamentale en son article premier : « Tous les Burkinabè naissent libres et égaux en droits. Tous ont une égale vocation à jouir de tous les droits et de toutes les libertés garantis par la présente Constitution. Les discriminations de toutes sortes, notamment celles fondées sur la race, l’ethnie, la région, la couleur, le sexe, la langue, la religion, la caste, les opinions politiques, la fortune et la naissance, sont prohibées ».

Et l’article 18 de préciser que : « L’éducation, l’eau potable et l’assainissement, l’instruction, la formation, la sécurité sociale, le logement, l’énergie, le sport, les loisirs, la santé, la protection de la maternité et de l’enfance, l’assistance aux personnes âgées, aux personnes vivant avec un handicap et aux cas sociaux, la création artistique et scientifique, constituent des droits sociaux et culturels reconnus par la présente Constitution qui vise à les promouvoir ».

Tout est là et en principe, l’on ne devrait plus encore tergiverser. Les deux concepts évoqués précédemment, s’ils sont bien pratiquer par nos gouvernants, on devrait arriver inexorablement à bâtir ensemble une nation forte et prospère où tous les Burkinabè se sentent concerner et participent à l’effort de construction nationale. Et si tous les Burkinabè adhèrent à cette dynamique de l’édification, loin des querelles partisanes, on peut être sûr qu’on aura avancé d’un pas... 

Nous pourrions ainsi faire face aux nombreux défis actuels tels la cherté de la vie, la lutte contre le terrorisme, la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales, la consolidation de la démocratie, l’édification d’une justice indépendante… « C’est toute une nation qui crée une musique. Le compositeur ne fait que l’arranger… » Disait le compositeur russe, Mikhaïl Glinka (1804-1857).

En attendant, la célébration la fête nationale qui aura lieu dans quelques jours dans la cité de l’épervier, œuvrons individuellement à toujours mériter la confiance de ceux ou celles qui croient en nous. 

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En rappel, c’est en 2008 que le Burkina Faso a adopté le principe de la célébration tournante de la fête nationale. L’objectif est de permettre aux villes qui accueillent les festivités du 11-décembre de se doter d’infrastructures à même de booster leur développement. C’est la ville de Fada N’Gourma (Région de l’Est) qui a accueilli la première célébration tournante en 2008. Manga (Région du Centre sud) sera la 9e ville à abriter les festivités du 11-décembre.