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Présent à Bruxelles dans le cadre de la troisième édition du Rebranding Africa Forum, le directeur général du Groupe Bolloré pour le Burkina explique les motivations de la participation burkinabè à ce rendez-vous. Seydou Diakité souligne également l’importance du thème de cette édition pour le continent…

 

 

Fasozine: Qu’est-ce qui motive votre présence à cette troisième édition du RAF?

Seydou Diakité: Je pense que c’est un événement important pour le Burkina Faso de venir vendre l’image du pays au monde entier. Nous sommes aujourd’hui dans une économie qui a besoin de ressources. Il est donc important que nous puissions expliquer aux intervenants, à travers ce genre de rendez-vous, ce que le Burkina peut offrir et ce que peuvent gagner les investisseurs qui y interviennent.

Vendre l’image du Burkina, mais que comptez-vous vendre concrètement à cette occasion?

Il faut noter que, comme beaucoup de pays, le Burkina est aujourd’hui un pays neuf. Après 26 années d’indépendance, tout reste à faire dans le domaine de l’agro-business, de l’énergie, solaire ou autre… Il y a beaucoup de choses à faire, y compris dans la mobilisation des ressources pour financer nos investissements. Il s’agit donc d’un ensemble de choses.

Il y a par ailleurs ce que le Burkina peut offrir comme opportunités en tant que pays minier, en tant que pays agricole, etc. Nous sommes dans un monde où les échanges se font sur la base du donnant-donnant et nous sommes disposés à ce qu’on puisse mettre en place des partenariats gagnant-gagnant avec ceux qui désirent venir s’investir ou investir au Burkina Faso.

Le chef de l’Etat burkinabè n’a pu finalement être présent à Bruxelles pour cette édition du RAF qui fait la part belle au Burkina. Cette absence gâche-t-elle un peu la fête?

Pas du tout! Il y avait déjà une volonté manifeste de sa part d’être présent. Il est tout de même le premier capitaine de notre industrie, de notre économie. Sa présence aurait donc permis de booster davantage les relations. Mais, ainsi qu’on le dit, «à l’impossible nul n’est tenu». L’important, c’est qu’il reste de cœur avec nous.

Le thème de cette édition — « Relever le défi de l’industrialisation » — est-il, de votre point de vue, capital pour le continent?

Ce thème est vraiment important pour le Burkina Faso et pour l’Afrique parce que l’Afrique est un réservoir de matières premières. Et comme vous le savez, sans transformation sur le continent, il n’y a pas de valeur ajoutée. Nous devenons ainsi un réservoir où les gens viennent tirer ce qu’ils veulent, puis repartent sans nous donner l’opportunité de créer des richesses en interne.

Nos gouvernements doivent penser à cela, afin qu’il y ait des industries de transformation dans les filières du coton, de l’agriculture, de l’élevage, des fruits et légumes, des mines… Il est en effet indispensable aujourd’hui, si l’on veut développer l’économie, booster la croissance, que les produits soient transformés sur place.

Propos recueillis à Bruxelles par Serge Mathias Tomondji